Friture, sueur et complexes.
Chaque année, l'on consent à cette comédie cruelle, ce face-à-face inévitable avec soi en maillot de bain. C'est le couronnement d'une année de labeur. Se découvrir à moitié nu.e., témoigner de ce corps bancal, sac d'os saillants et de graisse inégalement répartie, emprisonné dans une peau relâchée, constellée de taches et de souvenirs pigmentés. Les stigmates de quatorze débardeurs et tops à bretelles dessinent sur l'épiderme la cartographie dérisoire de ces déjeuners en terrasse. Et ce poil insolent, au creux l'aine, qui a échappé à notre vigilance. On s'y éclate la pulpe sans jamais réussir à l'extirper.
Ça y est, c'est l'été.
Inès A. - Le Cynicat